Le Nord Ouest Argentin


(Du 13-09-2016 au 10-10-2016)

 

I.                    En route vers Salta


Nous prenons la route de la frontière Argentine. Pour quitter le Paraguay à Asuncion, il y a deux possibilités : soit prendre le bateau et s’octroyer une promenade sur le Rio Paraguay à l’Est de la ville, soit prendre le pont qui engendre le même fleuve à l’Ouest de la ville (avec la circulation 1h entre les deux points).

 

Notre première idée était d’aller au plus simple en prenant le pont. Sur les conseils de notre hôte nous changeons d’avis car la traversée est plus sympa. Mais rien ne se passe comme prévu : nous mettons une heure pour arriver à l’embarcadère. Arrivés là, les bateliers nous disent qu’aucun bateau ne sort ce jour à cause du vent ! Nous partons donc à l’autre bout de la ville et il nous faudra une bonne heure pour la traverser.

 

Les formalités de douane sont rapides. Pour la première fois en Argentine le douanier nous demande l’assurance du camping-car. Comme je ne l’ai pas imprimée, il me demande de lui envoyer par courriel. Je pars donc à la recherche de wifi au milieu de la douane. Pendant ce temps Philippe se dirige vers le scanner. Pour la deuxième fois du voyage Choupinette passe au scanner et à chaque fois c’est entre le Paraguay et l’Argentine. La confiance règne !

 

Nous voilà donc engagé sur la grande traversée du désert du Chaco argentin : 1000 km de ligne droite. Nous arrivons à Salta en 3 jours et retrouvons Marion et Daniel au camping Xamena. Nous sommes très heureux de les retrouver. Nous ferons également la connaissance d’une famille à vélo avec un petit Léo de 3ans qui adopte d’emblée Hadrien.

 

Comme nous l’avaient dit Mehdi et Thomas la piscine du camping est « espectacular » : c’est une des plus grandes d’Amérique mais elle est vide au grand dam des enfants qui finiront par la transformer en piste cyclable.

 

Nous profitons d’être réunis pour fêter les 50 ans de Philippe avec quelques jours d’avance. Pour une fois nous sommes plus bruyants que les Argentins ! Mais on s’en fiche !

 

II.                    Les vallées Calchaquies au Sud de Salta


Nous prenons la direction de Cafayate en passant par la Quebrada de las Conchas. Les paysages sont magnifiques et nous faisons plusieurs arrêts photos avant de nous arrêter à la Garganta del Diablo où nous avons rendez-vous avec les Chats pour passer la nuit. Les plus téméraires partiront explorer le site puis nous irons nous baigner dans la rivière en contrebas.

 

Le lendemain nous mettrons la journée pour parcourir les 32 km qui nous séparent de Cafayate :

 

Balade à la Yesena

 

Balade au Colorados

 

Il nous faudra encore 1 heure pour rejoindre les ruines de Quilmes où nous avons prévu de bivouaquer.

 

On disputera une belote autour d’un Ricard dégotté par les Chats à Salta.

 

Visite des ruines de Quilmes.

 

Puis nous partons vers Amaicha del Valle afin de visiter le Musée de la Pachamama : ce musée a été créé par un artiste autodidacte à la manière du Facteur Cheval ou de Gaudi. Cela vaut le détour. Cet artiste a construit sa maison de toutes pièces en l’honneur de la Pachamama et de la culture indigène.

 

Nous repartons ensuite vers Cafayate. Mais auparavant nous nous arrêtons à la Bodega de los Arcos. Le bâtiment au bord de la route nous a interpellés par son architecture. La cave a 4 nefs orientées selon les 4 points cardinaux selon les coutumes Incas. La cave se trouvant au couchant. A l’entrée de la propriété on trouve deux poteaux qui représentent des épis de maïs, symbole d’abondance et de fertilité.

 

Visite de la cave et dégustation. Après cela nous demandons au propriétaire si l’on peut dormir sur sa propriété. Il accepte. Super. On dort au milieu des vignes, ce qui est préférable après la dégustation. Les vins étaient très bons et nous sommes à 1700 m d’altitude.

 

Nous quittons les lieux pour Cafayate, où, cela ne s’invente pas, nous décidons de bivouaquer devant le Musée de la vigne et du vin ! Ce musée présente la particularité du vignoble de la région qui est un vignoble d’altitude bien différent de Mendoza. Puis nous partons faire une nouvelle dégustation à la Bodega Nanni.

 

Le soir nous assisterons à la Fête du Printemps : musique, défilé de chars comme chez nous pour le Corso. On n’est presque pas dépaysé.

 

Après ces dégustations, nous avons besoin d’éliminer. Aussi nous décidons de partir faire la randonnée des cascades. Il paraît qu’il y a sept cascades à voir. Nous en verrons deux et encore, rien d’exceptionnel. De plus la randonnée était vraiment difficile.

 

Pour se réconforter nous sommes allées visiter la Bodega Quara qui est une grosse cave : 486 hectares et des millions de litres de vin. Nouvelle dégustation. Nous avons regarni la cave également. La cave étant regarnie, il manquait quelque chose pour l’accompagner. Nous partons donc en direction de la Finca de las cabras (autrement dit : la ferme des chèvres). Nous avons fait une dégustation avant d’acheter du fromage et des confitures. Là encore nous avons demandé au propriétaire si nous pouvions dormir sur sa propriété et il a accepté.

 

Dernière nuit à Cafayate, nous retournons en direction de Salta par la Quebrada de Las Flechas. Nous faisons une halte à San Carlos à midi dans la cour de la Brasserie La Vaca Tranquilla. Ici un brasseur belge s’est établi depuis 10 ans. On va également goûter la bière !

 

C’est ici également que se termine la route asphaltée et nous mettrons 2 heures pour parcourir les 50 km qui nous séparent d’Angastaco non pas à cause de la route bien que certains endroits soient un peu chaotiques mais surtout pour la beauté des paysages et les nombreux arrêts photos. A peine arrivés, les enfants investissent l’aire de jeux.

 

Nous poursuivons vers le village de Molinos. Nous visitons l’église dont le toit est en bois de cactus. Le chemin de croix est tissé en laine de lama et les cadres sont également en bois de cactus.

 

Nous traversons le parvis de l’église pour se retrouver dans le patio de l’hôtel restaurant d’en face qui n’est autre que l’ancienne demeure du 1er gouverneur de la région. Un arbre multi-centenaire trône au milieu du patio.

 

Nous bivouaquons au pied de l’église et dormons du sommeil des justes.

 

Ce matin nous partons visiter l’Estancia Colomé qui se trouve à 18 km de là. Il nous faudra 1 H. pour y parvenir.

 

Cette estancia est la plus ancienne Bodega de la région. Les vignes se trouvent à 4 altitudes : 1700 m, 2300 m, 2600 m et 3171 m.

 

Le vignoble est constitué de 70% de Malbec et les 30 % restant sont répartis entre 6 cépages dont le Torrontes qui est le cépage blanc de la région.

 

Mais le plus surprenant de la visite ne réside pas dans la cave. Au chœur du vignoble se trouve un musée dédié à l’auteur d’art contemporain James Thurell. Ce musée, surprenant au premier abord, est tout simplement fabuleux. Et ce qui ne gâche rien, la visite est totalement gratuite. Nous avons été bluffés.

 

Après cette visite nous retournons dormir au pied de l’église de Molinos.

 

Direction Cachi. Aujourd’hui c’est dimanche alors on se repose. Petite balade au mirador. Belote au café. Jeux sur la place. Tranquille.

 

Nous prenons la direction de Salta en passant par le Parc national Cardones et la Cuesta del Obispo. Après avoir acheté des feuilles de coca, il me manque encore deux herbes pour réaliser mon infusion anti mal des montagnes : la PUPUSA et la CHACHACOMA. Je trouve tout cela chez une marchande au bord de la route. Elle me dit qu’en cas de maux de tête, il suffit de respirer la PUPUSA et il disparaît. Altiplano nous voilà !

 

A mi-chemin, nous partons faire la randonnée du Valle Encantado. C’était magnifique !

 

Puis nous descendons la Cuesta del Obispo, une route comme je les aime : 19 km de descente, 1000 m de dénivelé et le vide tout le long… ou presque. Un régal.

 

Ce fût une bonne journée pour s’entrainer aux variations d’altitude : départ de Cachi, 2340 m, sommet à 3359 m et redescente à 1780 m.

 

III.                    Vers le Tren de Las Nubes


Attention aux trains : arrêtez-vous, regardez, écoutez.
Attention aux trains : arrêtez-vous, regardez, écoutez.

Nous prenons maintenant la route en direction du Tren de Las Nubes, un des trains les plus hauts du monde. Il ne circule plus que sur une très courte portion à un coût rédhibitoire. Nous faisons une halte à 3000 m à Santa Rosa de Tastil. Visite du musée.

 

La route pour arriver jusque-là est très belle et l’on monte tranquillement en passant de vallée en vallée.

 

Nous visitons le site pré-inca. Ce site est plus grand que Quilmes et n’a pas subi de restauration touristique.

 

Nous y découvrons notre première viscache.

 

Nous poursuivons la route jusqu’à un col à 4083 m avant de redescendre à 3750 m à San Antonio de Los Cobres où nous bivouaquons.

 

Après le déjeuner, le mal de tête commence à monter. Au bout de 2 H, j’ai envie de me taper la tête contre les murs. Je prends un doliprane. Cela va un peu mieux. Je vomis et reste au lit jusqu’au lendemain. Si cela ne va pas mieux, on redescendra.

 

Au réveil cela va mieux. Je prends un cachet d’aspirine par précaution et nous montons en colectivo au viaduc de La Polverilla à 4200 m où nous attendons le passage du train.

 

Ensuite nous repartons en direction de Salta. Les paysages sont encore plus beaux dans le sens du retour.

 

Arrivés à Salta, nous faisons une pause intendance : gaz, eau, courses, lessive, etc.

 

IV.                    Au Nord de Salta


Enfin, nous quittons Salta pour la quebrada de Humahuaca. Ici aussi la route se faufile à travers la vallée. Nous bivouaquons devant le site de la Pucara de Tilcara que nous visiterons le lendemain. Ce village précolombien comptait 2000 habitants avant l’arrivée des Incas. Il en comptait 10 000 sous leur domination car ils en firent un centre administratif important du fait de sa situation géographique. Le village est en effet à la croisée des chemins entre le Sud et Le Nord ainsi que l’Est et l’Ouest.

 

Après la visite nous poursuivons en direction de Humahuaca où nous bivouaquons en attendant de partir à l’assaut du Cerro Hornocal et la montagne aux 14 couleurs.

 

Ce matin les Chats nous ont rejoints. Nous partons visiter le village.

 

Arrêt au Monument aux héros de l’Indépendance.

 

Puis au Cabildo et San Francisco qui sort tous les midis bénir le peuple … de touristes massés devant la façade.

 

Enfin l’église ouverte au même moment.

 

Quelques emplettes au marché artisanal avant de quitter le village.

 

Il nous faudra deux heures pour parcourir les 25 km et les 1300 m de dénivelés sur une piste. Les camping-cars peinent à la montée qui est très raide par endroit. Les hommes ne souffrent pas trop. La vue est à couper le souffle. Nous sommes seuls au monde pour profiter du coucher de soleil.

 

La nuit a été difficile pour tout le monde : nous sommes à 4350 m. Laure et Hadrien résistent bien. Un léger mal de tête pour moi. Philippe a mal au crâne et les Chats ne vont pas bien du tout. On redescend en direction de Pumamarca et dès les premiers cent mètres on ressent la baisse de pression sur nos organismes.

 

C'est un bout de la "route" qui mène au cerro Hornocal.
C'est un bout de la "route" qui mène au cerro Hornocal.

On immortalise notre passage au Tropique du Capricorne.

 

Arrivés à Purmamarca, nous partons promener autour de la Montagne aux sept couleurs et faisons un tour au marché artisanal. Nous quittons la vallée pour partir en direction de la frontière chilienne. Nous allons traverser les Andes une nouvelle fois.

 

V.                    En route pour le Chili


On prend des forces avant la montée !

Nous prenons la direction de la Cuesta de Lipan. Encore une route comme je les aime. Le moins que l’on puisse dire c’est que cela grimpe sec ! Le National geographic parle de la vertigineuse Cuesta de Lipan et le petit futé parle d’un « chemin particulièrement sinueux qui vous élève en 45 min, 99 tournants et 33 km à 4200 m ». J’avoue que je n’ai pas compté mais j’ai parcouru les kms du milieu à l’arrière du camping-car.

 

Passé le col, la route redescend à 3430 m à l’entrée des Salinas grandes. Nous y arrivons vers 16 H. Nous partons nous promener à pied couverts de la tête aux pieds et armés de bouteilles d’eau car le soleil tape fort.

Au bout d’une heure de marche, nous arrivons près de bassins et de tas de sel. Nous faisons demi-tour et attendons le coucher de soleil sur ce Salar.

 

Les couleurs sont magnifiques et l’Argentine nous gâte pour notre avant-dernière nuit sur son sol.

 

Ce matin balade à vélo dans les Salines et récolte de sel.

 

Nous prenons la route pour Susques, dernier bivouac avant la frontière. Les paysages désertiques sont toujours aussi beaux.

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Martine et JP Galmiche (vendredi, 13 janvier 2017 11:06)

    Bonjour et bonne année à tous les quatre.
    Il y a déjà un an que nous vous rencontrions à Ushuaia . Depuis nous suivons avec beaucoup de plaisir et de rêves vos pérégrinations . Nous voyons grandir les enfants , et toujours de grands sourires .........c'est chouette.
    continuez bien. Toutes nos amitiés

  • #2

    Marie-Claude (vendredi, 13 janvier 2017 11:58)

    Bonjour,
    Merci pour ce superbe récit! Je suis très tentée par cette région mais ne suis pas une conductrice aguerrie, surtout en montagne... Les routes que vous montrez sont sinueuses mais sur ce qui parait être de la plaine. Ce qui me fait surtout peur, ce sont celles qui sont étroites et bordées de ravins!!! Je suppose qu'il y en a aussi?

  • #3

    Cornelia et Jean-François Christinet (vendredi, 20 janvier 2017 08:09)

    Super vos photos et votre récit. Sommes en train de faire notre album avec quelques photos des mêmes endroits, mais toujours heureux de voir les photos des autres et leurs aventures.
    Nous avons décidé de revenir sur sol Sud américain début avril et allons monter gentiment vers Iguazu - Paraguay - Brésil - Pantanal Sud- Bolivie. Avons trouvé que nous pourrons laissé de fin mai à début septembre notre voiture à l'hôtel Oberland à La Paz jusqu'au début septembre ce qui nous permet de rentrer et de profiter de la belle saison en Suisse, car mon mari n'aime pas partir plus de 2 mois de file.
    Très bonne suite de votre voyage et au plaisir de lire la suite vers le Nord! Amicalement,
    Le Christinets (ami des Tabaud aussi avec un Azalaï; nous nous étions vu à Salta)

  • #4

    FIKRI ABDEL ET SYLVIE (dimanche, 13 août 2017 10:14)

    Coucou la petite famille !!

    Votre périple se poursuit : que d'aventures !! Je ne lis pas tous les commentaires mais les photos en disent long !!
    Portez-vous bien !! Plein de bises montiliennes !

    A et S FIKRI