De Los Andes à Cordoba.


( Du 1er mai au 17 mai )

 

Ici c’est la saison hivernale qui commence et la frontière a modifié ses horaires d’ouverture. Elle est ouverte de 08h à 20h s’il ne neige pas au sommet. La météo annonce de la neige et nous décidons d’attendre le beau temps car la route que nous devons parcourir est magnifique et, d’une part il serait dommage de rester bloquer sous la neige, et d’autre part nous sommes venus pour profiter de la nature et ses paysages.

 

Nous bivouaquons donc sur le parking du jumbo. Mise à jour du blog. Courses.

 

3 mai 2016.

 

Ce matin le ciel est d’un bleu éclatant. Nous prenons la direction de l’Argentine. Il nous faudra deux heures pour parcourir les 67 km qui nous séparent de la frontière. Le col ayant été fermé, il y a beaucoup de circulation et des travaux sur la route. La route est bonne et belle.

 

En 27 virages en escalier nous grimpons de 1000 m d’altitude.

 

Arrêt devant l’entrée du Tunnel du Paso Internacional Los Libertadores. La frontière se trouve au milieu du tunnel.

 

Mais les contrôles ne se font quelques kms plus loin. Avant cela, 15 km après le tunnel, côté argentin, une descente le long du rio Mendoza s’amorce. On est non loin de l’Aconcagua, le plus haut sommet d’Amérique avec 6962 m. Nous nous arrêtons pour faire une courte balade d’une heure pour apercevoir ce géant de plus près. Le chemin est enneigé mais les chaussures sècheront grâce au chauffage nécessaire ici.

 

A 16h, nous décidons de passer la frontière qui se trouve 2 km plus bas. Et là, c’est la misère ! Nous en sortirons 5 heures plus tard et nous dormirons juste à la sortie car il fait nuit noire. Les formalités n’ont pris que 10 minutes mais il y avait une file de véhicules impressionnante. Nous sommes passés à 21h alors que la douane ferme à 20h et il y avait encore une file de voitures derrière nous.

 

Le changement de gouvernement argentin a entrainé une augmentation de trafic entre les deux pays : les argentins peuvent acheter des produits de l’autre côté de la frontière. Pendant que le service des migrations tamponner les documents pou le camping-car, j’ai observé la fouille d’un bus. Les soutes étaient entièrement vidées et chaque passager avaient une télévision à écran plat dans ses bagages. C’était assez surréaliste.

 

Le 04 mai au matin nous nous arrêtons au Puente del Inca : ce pont se situe sur une ancienne route Inca et les sécrétions proviennent des sources d’eau chaude et leur cristallisation.

 

Arrêt au cimetière des andinistes.

 

La route, magnifique, serpente le long du Rio Mendoza.

 

Nous poursuivrons jusqu’au Parc Leoncito où nous resterons quelques jours. Asados, rencontres.

 

Ce parc abrite deux observatoires.

 

Le premier, le CASLEO possède un télescope avec un miroir réflecteur de 2,15m de diamètre. L’observatoire permet d’étudier la composition et le mouvement des planètes grâce à l’analyse de la lumière.

 

Le second, permet l’observation des étoiles. Nous verrons la Voie Lactée, la Croix du Sud, des constellations (Orion, Scorpion, Cancer), un amas ouvert, un amas fermé. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, il faut demander à Hadrien, il m’a tout expliqué mais sa mémoire est meilleure que la mienne. Nous observerons Jupiter et ses 4 lunes, Saturne et Mars.

 

Aujourd’hui, c’est randonnée : nous partons à l’assaut du Cerro Leoncito. Les 200 derniers mètres sont un peu raides mais cela passe et tout le monde arrive au sommet d’où l’on découvre un beau panorama avec les Andes d’un côté et la sierra de l’autre.

 

Au retour au bivouac nous rencontrons un couple argentin qui visite le pays. Nous échangeons une bouteille de vin et nous donnons rendez-vous à Salta fin août.

Le 8 mai nous quittons le parc en direction du Nord. Arrêt dans le cerro Alkasar.

 Encore de magnifiques paysages traversés le long du Rio San Juan. Mais les conseils de conduite sont surprenants et avisés en même temps.

 

Nous nous arrêtons à Albaron, petit village tranquille sur le papier. On s’arrête sur la place principale. Le wifi est excellent. Mais à 19heures le haut-parleur de l’église s’est mis à hurler des publicités, puis l’appel à la prière version catholique : des Ave Maria en boucle jusqu’à 21 heures, heure de la Messe. Nous avions oublié combien le Nord de l’Argentine est bruyant et très fervent. Nous avons écouté la messe avec les fidèles : ceux à l’intérieur de l’église et ceux bien plus nombreux à l’extérieur.

 

Du bruit toute la nuit et à 8 h du matin la police nous a réveillé pour notre sécurité pendant notre séjour dans la région ! j’ai fait semblant de les croire.

 

Nous prenons la direction du sanctuaire de la Difunta Correa : la Difunta Correa est un personnage mythique qui fait l’objet d’un culte au même titre qu'une sainte en Argentine, au Chili et en Uruguay. Elle possède un sanctuaire dans la localité de Vallecito, dans la province de San Juan, mais la majeure partie de son culte est rendu au bord des routes, dans des sanctuaires où les gens déposent des bouteilles d’eau.

 

La légende raconte que Deolinda Correa était une femme mariée dont l’époux, Clemente Bustos, fut recruté pendant les guerres civiles qui ont agité l’Argentine au milieu du XIXe siècle. Deolinda, soucieuse de la santé de son mari, entreprit de suivre la troupe dans les déserts de San Juan, avec son nourrisson, quelques vivres et deux gourdes d’eau. Lorsque ses provisions furent épuisées, elle se coucha à l’ombre d’un arbre, son fils au sein, et elle mourut de soif, de faim et d’épuisement. Son corps fut retrouvé le lendemain par des muletiers, mais le nourrisson, qui avait continué à téter, était bien vivant. Deolinda fut enterrée dans les environs, à Vallecito, et l’enfant fut emporté.

 

Nous avons quitté l’Argentine depuis trois mois et on se rend vite compte du changement : les prix ont flambé. Le diesel est passé de 14 pesos à 20 pesos le litre. Quand on retire de l’argent au distributeur la banque vous prend 90 pesos par retrait sachant que 1 € est égal à 15 pesos. Cela fait partie des nouveautés.

 

Nous prenons la route 510 en direction de San Agustin de Valle fertil et bivouaquons au milieu de nulle part.

 

12 mai : le temps est maussade et nous décidons de visiter le musée des pierres à la sortie de la ville. Ce musée n’est dans aucun guide touristique mais il vaut le détour. Il a été créé par deux frères dont l’un est passionné par les pierres et autres minéraux de sa région et du monde entier. Et il parle français ce qui est bien pour intéresser tout le monde.

 

Le musée se décline en 3 salles :

 

La première contient la collection de pierres précieuses, semi-précieuses et autres. Nous avons droit à un cours de minéralogie : notre guide nous explique les différences entre un élément, un minerai et une pierre et bien d’autres choses.

 

La deuxième est une collection des insectes de la région. Un tableau spécifique présente ceux qui sont mortels pour l’homme.

 

ça ne nous a pas fait rire !
ça ne nous a pas fait rire !

La troisième présente des coquillages du monde entier et les photos légendées des oiseaux de la région.

 

Après la visite nous partons bivouaquer sur le parking du parc Ischigualasto.

 

13 mai : le parc est partiellement ouvert et nous décidons de le visiter malgré tout.

 

Puis nous prenons la direction de Chilecito par la Cuesta Miranda.

 

Nous ne visiterons pas le Parc Talampaya car les tarifs sont prohibitifs : pour un trekking, on nous demande le même prix que pour l’excursion véhiculée.

 

Sur le chemin on voit une dauphine arrêtée. On s’arrête et on commence à discuter avec les propriétaires, un couple de retraités argentins qui sillonne leur pays avec. Philippe vient de passer commande au Père Noël.

 

16 mai : Chilecito est une ancienne ville minière qui disposait d’un cable carril (téléphérique à va et vient). Ce fut le deuxième construit au monde et l’un des plus grands. Le premier était en Suisse.

 

Pour acheminer des minéraux du Cerro Famatina, situé à 4600m, jusqu’à la fonderie située à Santa Florentina et jusqu’à la ville de Chilecito d’où partait le chemin de fer pour Cordoba, le cable carril, un téléphérique reliant une distance de 34,3 km sur un dénivelé de 3510 mètres a été construit entre 1901 et 1905.

Le téléphérique était composé de huit sections, reliés entre elles par 9 stations dont chacune assure la traction à l'étape suivante par les moteurs à vapeur alimentés avec du bois, et une section supplémentaire qui reliait Station 2 à la fonderie de Santa Florentina. La longueur totale du téléphérique est de 35,128 mètres.

Le téléphérique présente les caractéristiques suivantes : 450 godets étaient séparés les uns des autres d'environ 112 mètres, chacun avec une charge de 500 kg et une capacité de 0,3 m³. Dans certains endroits, la hauteur au-dessus du sol atteint 450 m.

Chaque station est reliée à l'autre par un câble de traction et un support de câble, supporté par des pylônes situés à intervalles réguliers. Le câble de support est de 32 mm et 23mm traction. Au total, il y a 262 tours qui ont une hauteur comprise entre 1 et 50 mètres et 140 km de câble d'acier auxquels se rajoutent 100 km de câble de réserve.

En plus du transport de minerai en vrac, il y avait aussi des godets spéciaux pour le transport de l’eau, du carburant, de la nourriture, des matériaux de construction et de démolition, et des gens. Pour la construction 1.600 personnes ont été employées, des ânes et des mulets, en moyenne 90 ânes pour transporter la nourriture et 600 mules pour transporter les approvisionnements. Dans la dernière phase de construction, l'armée argentine a donné 200 mules de son corps d'artillerie. L'ouverture des premiers tronçons fut le 4 Juillet 1904. La mine fonctionna jusqu’à la première guerre mondiale. Le minerai était extrait à la fonderie de Santa Florentina.

Après la 1ère guerre mondiale, l’exploitation reprit jusqu’en 1940 mais le minerai était extrait en Angleterre.

En 1982, le gouvernement décida d’arrêter la maintenance des lieux.

 

Au plus fort de l’exploitation, on extrayait 9000 tonnes d’or par mois et 12000 tonnes d’autres minerais dont l’Argent, le Cuivre, le Plomb, …

Et au milieu coule une rivière ... jaune
Et au milieu coule une rivière ... jaune

Après cela nous terminons la visite de la ville par une bodega où nous découvrons des cépages oubliés en France.

 

Le Christ rédempteur qui a veillé sur notre sommeil pendant notre séjour à Chilecito.

 

Et maintenant cap au Sud en direction de la région de Cordoba.