De la mythique Cuarenta (route 40) à la mythique Carretera australe.


( Du 5 février 2016 au 10 février 2016)

Bon il est grand temps que nous vous donnions des nouvelles. Après notre séjour à Torres del Paine nous avons fait une brève halte à Puerto Natales afin de faire le plein de victuailles. Philippe a même fini par trouver un pré-filtre pour Choupinette qu'il a installé lui-même.

De Puerto Natales à El Calafate.


Nous partons en début d’après-midi avec à notre bord deux jeunes munichois qui parlent français et à qui nous avons promis d’être à El Calafate le soir-même.

 

Nous décidons de ne pas faire le plein de gasoil au Chili car nous savons qu’il y a de l’Euro diesel de l’autre côté de la frontière à Rio Turbio. Nous passons la frontière sans encombre.

Devant la première station-service privée les gens font la queue ce qui nous étonne.

On s’arrête à la banque pour retirer des pesos argentins : le distributeur ne veut pas me donner les 2000 pesos que je lui demande. Je fais un deuxième essai avec 1500 pesos et il veut bien me les donner. Avec cela on ne va pas aller bien loin mais bon on verra plus tard.

 

Nous nous dirigeons vers la station YPF pour faire le plein de Diesel : il y a une file d’attente de voitures que Philippe estime à 1h et moi 30 min. On s’installe dans la file. Au bout de 40 min, c’est notre tour. Il n’y a plus d’euro diesel mais simplement de l’ultra diesel basique. Un premier gars me dit qu’il ne peut nous servir que pour 200 pesos, soit 13 L.  La prochaine station est à 160 km : on a peur d’être court malgré notre jerrican de secours.  Je demande au gars qui nous sert s’il peut nous mettre plus que les 200 pesos annoncés et il me répond que comme nous sommes des voyageurs en transit il nous fait le plein : je me suis retenue de l’embrasser.

 

Nous démarrons enfin. Je propose à Philippe que l’on s’arrête à la prochaine station pour compléter le plein.

 

Après hésitation, nous nous arrêtons. Philippe vérifie la pression de la roue qu’il avait réparée la veille. Elle est à plat. L’ambiance est morose. En effet, il est 17H00. Nous sommes perdus au milieu de La Pampa Argentine à La Esperanza, cela ne s’invente pas, un jour de départ en weekend de 4 jours. Et pour ce qui est des longs weekend, l'Argentine n'a rien à envier à la France !

 

Me voilà partie pour un mini marathon : je cours demander au pompiste s’il y a une gomeria dans le village ; il m’indique la direction ; je cours voir si elle est ouverte ; elle l’est ; je cours chercher Philippe et sa roue et nous laissons en garderie les enfants et le camping-car à nos auto-stoppeurs.

 

Un argentin nous propose de nous emmener jusqu’à la gomeria et je dis oui tout de suite car ce n’est pas loin mais un peu tout de même. Le gars nous répare la roue à la va comme je te pousse et nous prend pour des gringos. Philippe remonte la roue et nous remercions Fabien et Felix, nos auto-stoppeurs, pour leur aide.

 

Un deuxième argentin prévient Philippe qu’il n’y a plus de carburant à El Calafate et lui conseille de remplir le réservoir. Nous remplissons le réservoir et le deuxième jerrican.

 

Pendant le trajet, les enfants ont apprécié la compagnie de leurs compagnons de voyage avec qui ils ont pu discuter et jouer à des jeux de société.

 

Nous sommes enfin arrivés à destination à 21 h.

 

Pour couronner la journée, le wifi de l’hôtel devant lequel on s’est garé était pourri ce soir-là !

 

D'El Calafate à Tres Lagos


Aujourd’hui cela fait 6 mois que nous sommes sur les routes. Philippe vérifie la roue en se levant : elle s’est dégonflée dans la nuit. On va demander à l’office de tourisme s’il y a une gomeria ouverte.

On fait le tour des banques de la ville et dans les trois premières tous les distributeurs sont vides. Dans la 4ème, on peut enfin retirer de l’argent !

 

En partant vers la gomeria, nous constatons que les deux stations-services de la ville sont à sec. Nous faisons réparer une deuxième fois la roue et cette fois c’est la valve qui est  remplacée par… une valve courte au lieu d’une longue (c’est le pneu arrière intérieur qui a crevé). Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !

 

Nous prenons la direction de Tres Lagos, un autre point perdu sur la carte. Une station-service à 160 km de là. Sur la pompe est écrit : maximum 350 pesos et nous n’en aurons pas plus. Nous dormons là au milieu de nulle part dans un calme royal.

 

Bon il faut que je vous explique le pourquoi de cette pénurie : Il y a des grèves dans toute la province de Santa Cruz (Sud de la Patagonie) car les salariés des entreprises publiques des énergies du pétrole et du charbon n’ont pas touché leur salaire depuis deux mois. A Rio Turbio, nous sommes passés au milieu des barrages des grévistes qui ont installé leur siège sur les routes d’accès à la ville et à la frontière avec le Chili.

 

L’Argentine va mal ! Quel dommage ! Un si beau pays avec tant de richesse !

 

Ah, oui j’oubliais…le convertisseur nous a lâchés. Sans lui, plus d'ordi, de micro-ondes, de mixeur. Il va falloir le faire réparer ou en trouver un autre et dans les prochains jours ce n’est pas gagné car il n’y a pas la moindre ville sur notre parcours à l’horizon.

 

De Tres Lagos à Bajo Caracoles


Nous quittons Tres Lagos pour Bajo Caracoles. Après 45 km d’asphalte, nous retrouvons le ripio. Et oui, nous sommes ici sur la Cuarenta comme au premier jour. Enfin nous roulons la plupart du temps sur le desvio car ils sont en train de goudronner les derniers tronçons de cette route interminable. Et la route est vraiment pourrie. Philippe sent un flottement et s’arrête au beau milieu de nulle part. la roue se dégonfle encore. Il décide de mettre une roue de secours. Nous complétons le plein à Gobernador Gregores où il n’y a pas de restriction. Il est relativement tôt et nous décidons de poursuivre jusqu’à Bajo Caracoles. Rendez-vous est pris pour le lendemain midi à la gomeria pour réparer à nouveau la roue.

 

C'est Bajo Caracoles.

De Bajo Caracoles à un point non loin de la Frontière Argentine


Le patron de la gomeria redresse la jante qui a, semble-t-il, été endommagée. Nous prenons ensuite la direction de la frontière chilienne et d’une autre route mythique : la carretera Austral. Pour cela nous sortons des sentiers battus et prenons une route peu fréquentée, la RP 41 qui nous fait traverser la frontière au Paso Roballo : 160 km de ripio. Nous parcourrons ce trajet en trois jours pour rejoindre Cochrane.

 

Nous roulons dans la pampa argentine ; c’est le désert. Nous croisons 3 voitures dans la journée. Nous nous arrêtons près d’une rivière non loin d’une estancia pour la nuit. C’est un peu venté mais très beau.

 

Jusqu'à un bivouac au bord de la rivière Chacabucco au Chili


Nous prenons la direction de la frontière argentine : un point perdu au milieu de nulle part : une barrière, deux bâtiments, des chevaux et un ruisseau ; ainsi s’affirme la souveraineté argentine sur ce bout de terre.

 

 

12 kilomètres plus loin, le poste chilien. Nous sommes accueillis comme à la maison. Après les politesses d’usage, les douaniers nous proposent agua caliente, banos et tout ce dont nous avons besoin. Pendant que je remplissais les formalités, les enfants jouaient dehors avec le chaton du douanier.

 

Ce dernier m’a accompagnée au camping-car non pas pour vérifier mon frigo. Il voulait visiter et m’a posée plein de questions sur le camping-car, le voyage, l’école … ensuite séance photos et embrassades.

 

Cela nous changeait de San Sebastian.

Nous avons poursuivi jusqu’à un bivouac au bord de la rivière Chacabuco.

Du bivouac à la Carretera austral


Ce matin c’est la dernière ligne droite avant la carretera : on a prévu de descendre jusqu’à Cochrane.

 

Mais avant cela, pendant que Philippe vérifie notre attelage, les enfants travaillent et moi j’observe les condors.

 

Puis nous poursuivons la route à travers des paysages somptueux.