Santiago – Valparaiso


Santiago

( Du 20 avril au 27 avril 2016)

L’arrivée à Santiago commence par un coucher de soleil au-dessus des nuages. Puis nous passons la nuit sur le parking de l’aéroport car il est 22heures lorsque nous arrivons au camping-car.

 

Nous prenons la direction du Cerro San Cristobal où nous resterons une semaine. Ce lieu de bivouac en plein centre de Santiago est idéalement situé.

 

Nous prenons le métro, situé à 10 min de notre bivouac, en direction du centre historique. Nous visitons la ville à pied. Arrivés sur la Plaza de Armas nous tombons sur un important service d’ordre : le président qui a succédé à Pinochet et œuvré pour la démocratie au Chili, Patricio Aylwin, est décédé et ce sont ses obsèques. Nous ne pourrons accéder à la cathédrale. En revanche nous assisterons au défilé des différents corps qui viennent lui rendre hommage.

 

Nous poursuivons par la visite du musée de l’histoire du Chili.

 

Repas près du mercado central. Les garçons ne cessent de nous interpeller pour que l’on vienne manger chez l’un ou l’autre et cela agace profondément Philippe mais c’est le jeu. Ce mercado est très ancien et le bâtiment d’origine anglaise.

 

Enfin nous terminons la journée par la visite du musée de la poste à la demande des enfants. Ils s’essaieront au Morse.

 

Nous visiterons le musée d’art précolombien. Ce musée est fabuleux et je regrette que l’on n’ait pas pu y rester plus longtemps car il est d’une richesse extraordinaire.

Nous avons découvert, entre autres,  que les Chinchorros, peuple du Nord du Chili dans la région d'Arica, momifiaient tous leurs morts 2000 ans avant les égyptiens, soit 7000 ans avant J-C.

Les enfants eux ont moins apprécié que le musée interactif mirador où nous avons passé la journée du lendemain. Il a même fallu les arracher à leurs expériences pour en partir.

 

Aujourd’hui nous sommes invités par Loreto et Francisco nos jeunes amis chiliens rencontrés sur Chiloé. Nous passerons une excellente journée avec eux.

 

Nous décidons de visiter « La Chascona », maison de Pablo Neruda à Santiago en compagnie de Loreto qui ne l’a jamais visitée. Rendez-vous est pris pour mardi à 11h30.

 

Nous partons à pied du pied du cerro et le longeons jusqu’au musée. Nous avons l’agréable surprise de découvrir qu’il y a un audioguide en français et tout le monde est ravi. J’étais la seule à connaître Pablo Neruda avant d’entrer dans sa maison et maintenant, tout le monde est partant pour visiter les deux autres. Cette maison fut très importante car c'est celle qui abrita les amours de Neruda et de sa deuxième épouse Mathilde mais également parce qu'elle fut saccagée lors du putsch de Pinochet. Mathilde s'est battue pendant la dictature pour faire renaître cette maison, y vivre et protéger le patrimoine culturel de Neruda.

 

Nous pique-niquons sur la place avec Loreto avant de se quitter avec un petit pincement au cœur de part et d’autre.

 

Nous prenons le funiculaire pour monter en haut du cerro qui culmine à 850 m et offre une vue à 360° sur Santiago. Nous montons jusqu’à la Vierge puis redescendons à pied les 5 kms qui nous sépare de notre bivouac.

 

Après l’école, nous partons en direction d’Isla Negra où se trouve la maison ou Pablo Neruda est enterré avec sa dernière épouse.

 

Chacun de nous comprend pourquoi le poète aimait tant cette maison et encore plus qu’il y ait écrit la plus grande partie de son œuvre. La vue de son bureau incite à la poésie.

 

Valparaiso

( 28 avril au 1er mai)

Nous prenons la direction de Valparaiso, une autre ville mythique. Nous longeons la côte et nous  dirigeons vers Vina del Mar où nous bivouaquons le long de la Costanera ce qui nous permet d'admirer 3 magnifiques couchers de soleil.

Attirés par le mythe, nous sommes quelque peu déçus par la ville. De nombreuses fresques sont abîmées malgré le travail de quelques associations pour les restaurer et les remettre en état. Mais c’est un travail sans fin. La ville est sale et les effluves des ruelles sont faites pour Jean-Baptiste Grenouille le héros de Suskind.

 

Au hasard de nos pérégrinations dans la ville nous découvrons des artistes en train de réaliser une fresque murale en mosaïque : ils réalisent une commande pour commémorer le 70ème anniversaire du prix Nobel de Gabriela Mistral.

 

Nous avons également croisé un groupe de jeunes gens en train de nettoyer et de réparer une fresque abîmée : ils apposent un appel au respect sur leur travail. L’une d’elles me confiait qu’ils avaient réalisé le même travail il y a 3 mois et qu’il fallait recommencer. Ils envisagent d’intervenir dans les écoles pour sensibiliser les plus jeunes à la sauvegarde du patrimoine. Ils ont du courage et du boulot !

 

Nous avons visité le musée naval qui nous a permis de compléter notre compréhension de l’histoire du Chili. Par ailleurs, nous y avons rencontré une jeune artiste qui a travaillé avec la marine chilienne, notamment en lien avec la commémoration de la découverte le 29 janvier dernier et la prise de possession du Cap Horn. Elle a envoyé un signal en Morse depuis le phare du Cap Horn. Sur la mappemonde, elle a pointé tous les endroits de la terre où le signal a été entendu, entre autres, la France, la Sibérie et la Laponie pour les plus éloignés. C’était très intéressant de voir le travail réalisé.

 

Visite de la troisième maison de Neruda au Chili : les enfants sont incollables.

 

Valparaiso étant réputée peu sûre pour les bivouacs, nous avons décidé de bivouaquer à Vina del Mar, la ville voisine. Nous savions que le bord de la Costanera est certes bruyant mais gratuit, sûr et avec une vue imprenable sur le Pacifique et ses couchers de soleil.

 

Là nous avons découvert les horodateurs chiliens. Le stationnement est totalement gratuit MAIS des hommes avec des gilets rouges arpentent les rues touristiques. On les appelle les « cuidadores de coche ». Ils s’agitent dans tous les sens, crient, placent les voitures à grands renforts de gestes, vous ouvrent la portière avec une déférence frisant le ridicule. On pourrait en sourire MAIS …

 

Lorsque nous sommes arrivés, l’un d’entre eux a voulu nous placer alors que nous n’avions pas besoin de ses services. Une fois stationné, l’un d’eux vient nous voir et me réclame de l’argent. Je refuse. Un deuxième vient et demande de l’argent. Je me fâche et ils nous lâchent. Le lendemain nous croisons Nardo, un français vivant à Vina del Mar avec qui nous sympathisons. Nous avons également rencontré un chilien avec des ancêtres français qui nous a offert son aide durant notre séjour.

 

Nous partons en bus visiter Valparaiso et les « cuidadores »  se sont volatilisés. En fait, ils sont là le soir quand il y a de l’argent à faire.

 

Lorsque nous rentrons de Valparaiso,  nous sommes agressés par un cuidador qui me fait comprendre que je suis sur son territoire, qu’il a surveillé le camping-car toute la journée et que je dois le payer. Il me chauffe les oreilles. Je l’envoie promener en lui disant que je ne lui ai rien demandé et que le stationnement est gratuit en ce lieu. Pour se venger, il a hurlé une bonne partie de la nuit à côté du camping-car.

 

Le lendemain nous recroisons Nardo à qui nous racontons notre aventure. Nous discutons avec les gardiens de la résidence et Nardo qui nous dit que c’est une véritable plaie pour la ville, et qu’il va en parler avec la police et le conseil municipal. Il nous dit de rester là où nous sommes, que le stationnement est gratuit, que la ville est sûre et qu’il ne faut rien leur donner.

 

Lorsque nous rentrons le soir, nous avons droit à un défilé de « cuidadores » qui viennent s’excuser chacun leur tour pour la gêne occasionnée. Merci à Nardo.

 

Avant de quitter Vina del Mar nous remplissons la bouteille de gaz à la station Petrobras de Valparaiso. Puis nous prenons la direction de Los Andes afin de regagner l’Argentine car notre visa expire. Nous quittons le Chili le coeur un peu gros car nous avons adoré ce pays.

 

Couchers de soleil