île de Pâques


( du 10 au 19 avril 2016 )

On en rêvait depuis longtemps et jamais je n’aurai pensé poser les pieds sur cette île perdue au milieu du Pacifique. Je parle de cette île que les uns appellent « île de Pâques » nom donné à cette dernière par l'amiral Hollandais Jacob Roggeven car il l’a découvert le jour de Pâques en 1722 ; d’autres l’appellent tout simplement « Easter island » et le peuple originel l’appelle « Rapa Nui ». Elle est située à 3760 km du Chili et 4100 km de La Polynésie française.

 

Elle a la forme d’un triangle isocèle et à chaque angle se trouve un volcan : le premier, le Poike, remonte à 3 millions d’années, le deuxième, le Rano Kau, remonte à 2.5 millions d’années enfin le petit dernier, le Terevaka n’a que 300 000 ans.

 

Dimanche à 9h35, l’avion décolle de l’aéroport de Santiago. Nous arrivons en début d’après-midi sur l’île et prenons possession de notre maison pour 10 jours. J’ai réservé une « cabana » de 60m2, le luxe ! une chambre pour les parents et une pour les enfants.

Nous sommes à l’écart du centre-ville mais au calme. Sur l’île tout est très cher, 2 ou 3 fois plus que sur le continent. Nous avons donc ramené notre nourriture du continent afin de minimiser les coûts. Nous nous sommes tout de même offert un super restau après un beau coucher de soleil.

 

Le ferry qui alimente l’île vient une fois par mois et si la mer est trop mauvaise ce dernier repart  sans avoir déchargé sa cargaison. Nous avons vu un ferry attendre dans la baie du lundi au vendredi que l’océan s’apaise. Il n’y a pas de port suffisamment grand pour l’accueillir et ce sont deux barges qui font la navette pour décharger les conteneurs et les cargaisons volumineuses. De petits bateaux assurent le déchargement du reste.

 

Nous avons décidé de commencer notre visite de l’île par les endroits que nous pouvions visiter à pied.

 

Le marché d'Hanga Roa

Dimanche, après s’être installés, nous sommes descendus en ville et il faisait tellement chaud que les enfants n’ont pas résisté longtemps à l’appel de l’océan.

 

Nous avons admiré les moais de l'ahu Tahai, célèbres car ils sont exposés au coucher de soleil.

Lundi nous sommes retournés en direction de la ville mais pour mieux la dépasser en longeant la côte afin de visiter les deux ports, tenter de voir les tortues et découvrir les peintures rupestres rescapées de la grotte avant qu’elles ne disparaissent complétement du fait de l’érosion.

 

Outre les tortues, nous avons vu un pêcheur ramener un thon.

 

La visite du musée a permis de mieux comprendre la formation de l’île et l’évolution de la culture Rapa Nui : du culte des Moais, à celui des hommes-oiseaux jusqu’au catholicisme métissé ici aussi avec les coutumes locales.

 

Le culte des moais est le plus ancien culte de l'île. Son déclin au XVIIème siècle va de pair avec l'émergence du culte de l'homme oiseau dont la cité d'Orongo sera le lieu sacré. Les moais incarnaient les ancêtres protecteurs et conservaient le "mana" (la puissance spirituelle ) des défunts afin de protéger leurs descendants. Ces statues étaient dressées dos à la mer pour diffuser leur protection. La société fonctionnait sur un mode féodal. La tribu dont furent issus tous les rois (arikis) était la tribu Miru. La surpopulation et le manque de ressources entrainèrent des révoltes et un nouveau culte apparut en concomitance avec la naissance d'une société nouvelle.

Dans l’église, on observe ce métissage.

 

Aujourd’hui, c’est la rando du séjour : 19 km avec un dénivelé de 450m pour atteindre le plus haut sommet de l’île : le Volcan Teravaka à 511m.

 

Pour ce faire, nous démarrons notre parcours non loin de notre logis en direction de la côte de l’Ahu Akapu à l’Ahu Tepeu, pour arriver à l’Ana Te Pahu.  Nous ne visiterons pas moins de 3 grottes très différentes.

 

Ahu : c'étaient les sépultures et les centres cérémoniels des villages. ils ressemblent en cela au marae que l'on a pu voir en Polynésie française, notamment aux Marquises.

Ahu Akapu : cet ahu compte un unique moai.

Ahu Tepeu : cette plateforme est trapézoidale et porte des moais renversés. Renverser un moai était un acte de guerre plus violent que de s'attaquer à une personne car cela revenait à enlever la protection des ancêtres sur la famille et donc sa disparition ou sa déchéance à court terme.

Ana (grotte) Kakenga ; la grotte aux deux fenêtres donnant sur le pacifique.

 

Ana Te Pora :  caverne de lave qui fut habitée.

 

Ana Te Pahu : coulée de lave qui s’est effondrée par endroit créant un oasis où poussent des bananiers dans l’entrée principale, la pousse originale d’un arbre dans l’un des boyaux et une sortie plus loin dans le deuxième boyau. Ici on a retrouvé la sensation de noir absolu comme lorsque nous avions visité une coulée de lave du Piton de la Fournaise à l’île de La Réunion.

 

Nous poursuivons par l’ascension du Volcan Maunga Tarevaka.

 

Enfin nous terminons la journée par le site d’Ahu Akivi. Ce site est unique sur l’île car il consiste en une rangée de 7 moais qui sont tournés vers la mer en direction des Marquises et non en direction de la terre comme tous les autres moais. L’explication serait que ces Moais-là feraient le lien entre le peuple Rapa Nui et leurs ascendants.

 

Épuisés par cette belle randonnée, nous décidons de faire du stop pour parcourir les 3 derniers kilomètres : les enfants étaient ravis de rentrer en voiture !

Après ces quelques jours à pied, nous louons une voiture pour deux jours afin de parcourir les lieux les plus éloignés de l’île et découvrir la fameuse rangée des 15 moais de Tongariki que nous tenterons par deux fois de voir au lever du soleil mais avec un succès mitigé.

 

Nous profiterons de la magnifique plage de sable blanc d’Anakena, lieu tabou pour les peuples anciens car c’est le lieu où aurait débarqué le premier roi de l’île, Hotu Matu'a  il y a environ 1500 ans.

 

Nous visiterons la carrière des chapeaux des moais, le Pukao,

 

Les chapeaux des moais étaient taillés dans une pierre rouge. Ils étaient taillés grossièrement sur place et perdaient 1/3 de leur volume pendant le transport.

Le volcan Rano Raraku

 Le volcan Rano Raraku servit de carrière pour la fabrication des moais et l’on trouve sur le site de nombreux moais disséminés mais également certains encore dans la roche. Ici tout semble s’être arrêté d’un coup. Le site est impressionnant et l’on ne peut s’empêcher de penser aux hommes qui ont taillé ces monuments sans autres outils que des pierres.

De la carrière on peut voir se dresser au loin les 15 moais de Tongariki et le point de vue doit être encore plus beau au lever du soleil.

 

Ce volcan renferme un deuxième site délaissé par nombre de visiteurs : le cratère du volcan. Celui-ci se trouve sur la gauche, à 10 minutes de la carrière et on peut observer un lac ainsi que des moais sur ses flancs.

 

Le volcan Rano Kau et le village Orongo.

Après avoir rendu la voiture nous partons faire l’ascension du plus ancien volcan de l’île, le Rano Kau et la visite du village d’Orongo.

 

Le village d'Orongo n'est pas un village mais un site cérémoniel lié au culte de l'homme-oiseau. Il n'était utilisé qu'au printemps, entre août et septembre. (Je le précise pour les étourdis qui auraient oublié que nous sommes dans l'hémisphère sud !)

En juillet chaque chef de tribu désignait son champion qui avait pour tâche de trouver et rapporter à la nage et en escaladant la falaise au retour le premier oeuf, intact, des oiseaux nichant sur le Motu Nui ( îlot qui se trouve dans l'océan au pied de la falaise). L'attente sur l'îlot pouvait prendre plusieurs semaines. Le champion qui ramenait le premier un oeuf intact, permettait à son chef de devenir homme-oiseau. Il devenait le chef spirituel et temporel de l'île. Ce culte permettait une rotation du pouvoir. L'arrivée des missionnaires mit fin au culte du fait de son interdiction en 1866.

Nous profiterons de quelques couchers de soleil avant de retourner sur le continent.